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Résumé séances d'octobre 2019

Quoi de neuf ?


- Marie nous parle de "Ne retiens pas tes larmes", une lecture musicale par Thomas Snegaroff lui-même de passages de Little Rock 1957 le 21 janvier à Simone Signoret. Marie y assistera ;-)


- Gilles nous raconte Ecce Homo, une exposition d'Ernest Pignon Ernest qu'il a vue à Avignon, de magnifiques collages et dessins que vous pouvez découvrir ici :


- Elise partage l'appel à contributeurs du site 20 minutes.fr qui recherche des personnes pour rédiger des fiches de lectures qui seront publiées dans le journal. Tous les livres actuels sont les bienvenus au commentaire. Petit bonus, la rédaction, qui n'a pas le temps de lire tous les livres qui lui sont envoyés par les maisons d'édition, les offre aux contributeurs en échanges de leurs fiches de lecture ! Toutes les infos sont disponibles ici (et pour info, mardi prochain ma fiche sur Little Rock 1957 sera publiée !;-)) :


Le moment Proust !


Un grand merci à Gilles pour sa magnifique lecture du passage de la fameuse madeleine de Proust, vivement la prochaine fois Gilles ! (ci-dessous, notre lecteur avec son livre de poche du moment :-))


Et pour les curieux, le passage en question est ci-dessous !


"Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulées dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière."


Ma rue par Achbé


Retour d'expérience d'Elise sur cette performance artistique autour de l'amour des livres et de l'écriture proposée par une artiste de Montmartre aux Conflanais à l'occasion des 30 ans de la Médiathèque. Les photos parlent d'elles-mêmes (diaporama ci-dessous), la place Romagné s'est transformée en un magnifique terrain de jeux de mots ! Une expérience hors du commun, un bel exutoire et de jolies rencontres faites à cette occasion.

Lien vers sa page Facebook ici

Son livre, un cadeau original à offrir ou s'offrir ici




Acrostiche !


Achbé proposait également de partir d'acrostiche pour trouver l'inspiration. Petit jeu testé dans nos deux groupes autour du mot LIVRES et voici ce qu'il en est ressorti !


Lecture commune : Méchantes blessures, d'Abd Al Malik


Un livre qui a beaucoup déçu le groupe ! Tout le monde, après avoir vu la vidéo de l'artiste (ici) s'accorde à dire qu'il en parle beaucoup mieux qu'il ne l'a écrit ! Un livre trop complexe, trop perché (Delphine), inégalement compliqué (Agathe), à la rédaction pompeuse voire péremptoire (Aurélie). Une caricature d'un auteur qui s'écoute parler, la montagne qui accouche d'une souris (Corinne). Un grand manque d'émotion qui empêche la lecture (Céline), c'est à peine s'il s'émeut de la naissance de sa fille, quand à sa femme, il semble s'intéresser à son passé, donc à elle, soudainement, au cours de sa grossesse. Un manque de clarté général, on ne voit pas où il veut en venir, une histoire éclatée (Audrey). Malgré tout, les différents messages sont intéressants bien que mal amenés et c'est dommage...

Seules Bérangère et Elise ont au final "aimé" le livre dans le groupe (Elise pour le challenge de lecture surtout :-)). Bérangère a pris soin d'écouter ses musiques avant et s'est laissée portée par le texte avec en tête le rythme de sa voix en arrière plan, ce qui l'a aidée à la compréhension du texte.

Ce que l'on peut en retenir malgré tout :

- C'est l'histoire d'une humanité qui se cherche, de la place de l'art dans la société, est-ce qu'il est finalement devenu inévitablement un produit marketing, une fin en soi ou bien est-il le point de départ d'une réflexion de masse permise justement par toute la médiatisation autour des artistes quels qu'ils soient ?

- Construction déroutante mais intéressante : on le suit en train d'écrire son propre livre qu'on est d'ailleurs en train de lire.

- Ses propos ramènent toujours à la responsabilité de chacun dans ce monde, dommage que tout ceci soit mal amené et que les incursions philosophiques soient si confuses. D'ailleurs, lui a t on fait réécrire des parties de ce livre comme il le suggère lors de sa réunion avec ses éditeurs ? Donc au final, qu'est-ce qui est vraiment de lui dans le livre ?

- La spiritualité est (mal) abordée comme un élargissement de la pensée philosophique, notion à creuser


En résumé : une expérience de lecture !!!




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